Jackie Ross, un pion sur l'échiquier
Rétrospective

Chanteuse dès le début des sixties, Jackie Ross a su prouver au cours des années qu'elle n'était pas qu'une chanteuse de plus. Malheureusement sa renommée n'a pas atteint celle d'autre
s artistes comme l'omniprésente Aretha avec qui elle a partagé plusieurs points communs, dont celui d'être issu d'une famille de pasteurs ou encore d'avoir enregistré son premier LP chez Chess Record.

Né à Saint Louis le 30 janvier 1946 la carrière de Jackie Ross débute dès sa troisième année, aux côtés de ses deux parents dans une émission de radio
consacrée au gospel. Quand son père décède huit ans plus tard la famille déménage pour Chicago et c'est dans cette ville qu'elle enregistrera ses plus fameux disques.

Le premier à l'âge de seize ans pour la récente maison de disque de Sam Cooke, un ami de sa mère. Le titre, Hard Times accompagné de Hold Me est la vingt-huitième référence du catalogue SAR, l'expérience ne sera pas un succès et Jackie rejoindra alors l'orchestre de Sly Johnson ou elle chantera pendant un moment. Cela ne durera guerre, puis ce qu'en 1964 elle signera un contrat avec la grande écurie Chess, maison de disque alors célèbre pour avoir révélé Chuck Berry ou encore Etta James.

Le premier disque, l'excellent Selfish one accompagné de Everything but love se hissera même
dans le top 10 des charts pop. On fera alors enregistrer un second 45 tours à la jeune fille, I've got the skill qui n'est pas sans rappeler son précédent succès. Ces deux disques paraîtrons dans son album Full Bloom et un troisième effort en sera même tiré, Haste makes Waste, mais ces deux derniers disques ne remporterons jamais le succès du premier.

Full Bloom au delà de comporter ces très bons singles comprend également une version du très beau I had a talk winch my man, un titre de sa concurrente directe Mitty Collier sorti la même année. On peut aussi apprécier une version du standard de Gershwin, Summertime et de Eroll Garner, Misty, deux titres souvent interprétés par les artistes de Chess Records. A commencer par Billy Stewart qui transformera en 1966 le premier en une véritable machine à danser. Ces deux morceaux permettent d'apprécier l'étendue du répertoire de la jeune fille, de la soul jusqu'au jazz. Ces classiques côtoient également de nombreuses perles non éditées en deux titres, comme Trust in me, morceau impeccable et qui n'a rien à voir avec le tube du même nom interprété quelques années plus tôt par Etta James.

L'année 1965, verra la sortie d'un disque inédit. Jerk and twines accompagné de New Lovers. Les deux titres, en réalité sont ceux de son premier EP, remaniés avec différentes paroles dans des versions légèrement plus énergiques et agressives. S'en suivra de Dynamite Lovin, puis du très bon Take me for a little while à nouveau extrais de son LP et qui n'a que pour seul tord de sortir après la version de la new yorkaise Evie Sands, enregistré pour Blue Cats. Cependant, le disque rencontrera plus de succès et la chanson sera de nombreuses fois reprise y compris par Patti Labelle & the Blue Belles ou encore par les Mirettes. Un dernier disque extrais de Full Bloom sera publié, We can do it avec la même face B que son précédent.

La chanteuse ne sortira aucunes nouvelles publications pour la compagnie Chess, dégoutée par le trop peu de royalties touchés pour Selfish One. En 1967 elle signera un ultime coup de maître chez Brunswick avec Keep your cheen up accompagné de Love is easy to love avant de rejoindre dans les années soixante-dix
Jerry Butler pour Fountain Production. S'en suivra de nombreux changements de maisons de disques, seulement le succès n'atteindra jamais celui obtenu à ses débuts chez Chess, ni même la qualité de ses premières productions.


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