Eddie Holland, (Dozier, Holland?)
Chronique

Si il y a bien quelqu'un qu'il m'arrive de détester autant que la SNCF, c'est bien Universal Music. D'abord pour ses comédies musicales qui si elles permettent de recycler certains de leurs "artistes" has been, est avant tout une honte pour tout le pays. Ensuite, pour ses nombreux amuseurs qui envahissent les ondes et vous suivent à longueur de journée, de votre auto-radio aux toilettes publiques en passant par les supermarchés ou les cabines d'ascenseurs, ils sont partout, prêt à massacrer votre journée. Et enfin pour ses illogiques et trop faibles rééditions. Si celui-ci a racheté le catalogue Motown, il y a de sa plusieurs années, il semble bien décidé à ne rééditer qu'une partie de celui-ci, privilégiant le sans risque à la qualité et à la diversité de ses produits. A cette image de nouveaux best-of des Supremes ou encore des Temptations. Félicitons cependant les coffrets exhumant certains morceaux et ceux regroupant tous les LP des Marvelettes et Miracles, mais à quand la suite? Les enregistrements de Eddie Holland, dont cet album, Jamie, datant de 1962 font donc partis de ces oubliés, alors que chacun de nous a déjà, peut-être sans le vouloir fredonné ses chansons.

Si Eddie Holland est presque inconnu du public pour son travail en solo, sa collaboration aux côtés de son frère Brian et de leur camarade Lamont Dozier, elle, est mondialement reconnue. En effet dans les années soixante les trois hommes ont fait parti au même titre que Goffin et King, Leiber et Stoller, Bacharach et David ou encore Lennon et McCartney, de ces grandes équipes de compositeurs et souvent producteurs omniprésent sur le marché du disque ainsi que sur les ondes. Des Supremes aux Four Tops, l'équipe alors engagée chez Motown nous a offert certain des plus beaux classiques des années 60 mais aussi du 20ème siècle.

Eddie Holland rencontre Berry Gordy à la fin des années 50 lors-ce-qu'il enregistre pour celui-ci les maquettes de Jackie Wilson ; de Lonely Teardrops à Reet Petite en passant par That's Why (i love you so). En effet le futur président de la Motown compose alors un certain nombre de morceaux pour des artistes locaux, l'exemple de Jackie Wilson est l'un des plus populaires. Eddie signe en parallèle avec Mercury puis United Artist avec qui il n'obtient que trop peu de succès. Berry Gordy l'ayant repéré le fait signer dès les débuts de sa compagnie, et celui-ci enregistre un premier effort pour Motown en deuxième référence de son catalogue .

Le second disque, Jamie, composé par Barett Strong, extrait de l'album raconte l'histoire d'une jolie jeune fille et sera un petit succès, malheureusement son plus gros malgré sa qualité. En sera également tiré, Last night i had a vision avec You deserve what you got inédit sur la face A. Ensuite l'orientalisant et surprenant Cleopatra took a chance. Enfin If it's love (it's all right) avec l'excellent It's not too late.


L'album témoigne alors des début de l'importante firme avec déjà certains de ses principaux acteurs. Son frère le produit accompagné de William Stevenson et on retrouve également des chansons de Gordy, et bien sur de Eddie Holland. Cet obscur disque n'est pas une pièce maitresse de la Soul-Music mais permet de mieux comprendre l'importance du trio et en particulier celle de Eddie dans l'histoire de la musique populaire tant leur influence traversera les genres. S'il n'est pas d'une importance capitale, il reflète alors le gout de l'époque et le talent du jeune Eddie, alors agé de 21 ans. Malgré toutes ces capacités, Eddie reste tétanisé sur scène. Néanmoins il continue d'enregistrer jusqu'en 1964 plusieurs 45 tours dont Leaving Here avec ses forts choeurs hérités du gospel et produis par Holand et Dozier. Ont peut aussi noter Shake ou encore I'm on the outside looking in avec ses choeurs féminins témoignage d'une mode également appliqué à cet époque à des artistes comme Marvin Gaye ou encore aux nombreux groupes féminins. Reste quelques autres 45 tours qu'on ne voudrait négliger ainsi qu'un obscur disque crédité au duo Holand & Dozier, ou Eddie chante les choeurs.

Si il ne nous laisse dans toute sa carrière que ce sublime disque dessiné par Barni Wright (aussi responsable des premières pochettes des Marvelettes, Supremes ou encore Miracles) l'année suivante lui aura ouvert les portes du succès. En effet celui-ci compose et produit en compagnie de Holand et Dozier l'album Where did your love go pour les Supremes. Pour la première fois un disque obtient trois numéro 1 dans les charts pop, trois morceaux tous composé par le trio.

2 commentaires:

  1. Salut,
    Enfin un commentaire en Français, le premier sur 2 ans,et en plus un blog interêssant. Un grand merci, pas évident à trouver ce disque. Avec http://magicnotes.blogspot.com/ qui vient de poster les vibrations, major lance,etc.. on reste dans les classics.

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  2. Patsoul, je ne sais pas si c'est moi qui ne suis pas très doué mais j'arrive à voir de quels blogs tu es membre mais pas lequel tu tiens, si jamais tu repasses par la n'hésite pas à laisser la référence de ton blog.

    Merci!

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